Vancouver
Les taux d’inoccupation ont atteint leur plus haut niveau en plus de 30 ans
Le taux d’inoccupation global dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Vancouver a atteint son plus haut niveau en plus de 30 ans. Il a même dépassé les sommets observés pendant la pandémie (tableau 1.1.1). Bien qu’on prévoyait un taux historiquement élevé en 2025, l’augmentation a dépassé les attentes.
Selon nos renseignements sur le marché local, la récente tendance au retour au bureau et au travail hybride soutient la demande de logements locatifs dans le centre-ville. Le taux d’inoccupation dans la zone Centre-ville est demeuré inférieur aux niveaux les plus hauts atteints pendant la pandémie. Il est toutefois égal ou supérieur aux sommets enregistrés précédemment dans d’autres zones de la ville.
À Burnaby, le taux d’inoccupation était élevé dans la communauté de Brentwood, en pleine expansion. Les appartements en copropriété qui ont récemment été achevés expliquent sans doute ce taux. Les nouveaux ensembles de logements locatifs à Edmonds et Metrotown ont fait augmenter les taux d’inoccupation dans le reste de la ville. Grâce à la hausse des taux d’inoccupation en banlieue, les locataires avaient plus d’options.
Les changements aux politiques fédérales visant les résidents non permanents, comme les travailleurs temporaires et les étudiants, ont atténué la demande dans la région. La réduction de la demande pour les studios et les logements d’une chambre s’explique par deux facteurs : la hausse du chômage chez les jeunes et la faible croissance des salaires. De nombreux jeunes professionnels ont choisi d’avoir des colocataires ou de rester chez leurs parents.
La croissance démographique de la Colombie-Britannique a fortement diminué au cours des derniers trimestres. Cette baisse est attribuable à l’important recul de la migration internationale nette. Pendant trois trimestres consécutifs, la province a enregistré un solde négatif de résidents non permanents. La plupart d’entre eux étaient locataires. Comme la migration devrait demeurer faible, les taux d’inoccupation pourraient rester particulièrement élevés à court terme.6
L’offre de logements destinés à la location continue d’augmenter
En 2025, la croissance de l’offre de logements neufs destinés à la location s’est accélérée à Vancouver. Elle a d’ailleurs été supérieure à la moyenne sur 5 ans (tableau 1.1.3). La croissance était encore concentrée dans la ville de Vancouver. Le quartier Mount Pleasant, en pleine expansion, a notamment connu une forte hausse. Certains facteurs ont encouragé l’aménagement de logements locatifs dans la ville. Notons les politiques de zonage favorables7, les exonérations de coûts de la Ville et la demande soutenue.
À l’extérieur du centre de la région, la croissance du parc locatif est demeurée forte dans les villes environnantes. À Coquitlam, le nombre de nouveaux logements locatifs n’a jamais été aussi élevé en 20 ans. À Burnaby, la croissance du parc locatif était en baisse depuis 5 ans. Cette tendance s’est renversée en 2025, alors que de grands immeubles sont presque achevés.
Le parc locatif a aussi beaucoup augmenté à Surrey, mais il est devenu de plus en plus difficile de trouver des locataires. Nos renseignements sur le marché indiquent que les logements neufs doivent composer avec une concurrence féroce : les appartements en copropriété qui ont été achevés ou convertis récemment. De plus, les studios et les logements d’une chambre étaient moins recherchés par les locataires. Par conséquent, les taux d’inoccupation à Surrey devraient augmenter au cours des prochaines années.
La croissance des loyers a ralenti en raison de la détente du marché locatif
La croissance des loyers a ralenti dans le Grand Vancouver après plusieurs années de fortes hausses. Le marché locatif s’est détendu en raison de l’augmentation de l’offre et de la baisse de la demande. Par conséquent, la variation en pourcentage du loyer des logements de l’échantillon commun a atteint un creux de 20 ans (tableau 1.1.5). La croissance des loyers était inférieure au taux légal d’augmentation des loyers de la province, qui était de 3 % en 2025. On peut en déduire que de nombreux propriétaires-bailleurs n’ont pas haussé le loyer des locataires en place. Cette tendance était plus prononcée dans les centres où la demande a diminué, à l’extérieur du noyau intérieur.
L’augmentation du loyer des logements avec roulement de locataires a nettement baissé dans l’ensemble de la RMR. Le marché semble donc devenir favorable aux locataires (tableaux 6.0 et 6.2). Selon nos renseignements sur le marché local, les exploitants ont offert des incitatifs comme un ou deux mois de loyer gratuit. Le but était de compenser les longues périodes de location, surtout dans les immeubles nouvellement construits.
Malgré ces changements, seulement quelque 1 à 2 % des logements locatifs abordables pour les ménages à faible revenu étaient vacants. Il manque donc de logements abordables (tableau 3.1.8). Cette situation est particulièrement difficile pour les familles qui cherchent deux chambres ou plus. Le taux d’inoccupation des logements abordables pour les ménages dont le revenu se situe sous le 60e percentile est demeuré extrêmement limité.
L’assouplissement du marché locatif a fait augmenter le taux de roulement dans le Grand Vancouver
Après des années de baisse, le taux de roulement des logements locatifs a augmenté pour tous les types de logements en 2025. La tendance amorcée en 2024 s’est ainsi poursuivie. La hausse du roulement s’explique par la détente du marché locatif : les locataires avaient plus d’options et les prix étaient plus concurrentiels. Le taux de roulement le plus élevé a été observé dans les immeubles neufs en béton et luxueux. Comme les loyers y étaient très élevés, les locataires avaient moins de raisons de rester. Les exploitants de ces immeubles ont augmenté de façon proactive les incitatifs non pécuniaires pour conserver les locataires en place.
Les copropriétés offertes en location étaient essentielles à l’offre de logements locatifs dans la région
Le taux d’inoccupation des appartements en copropriété offerts en location a augmenté. Il est cependant demeuré inférieur à celui des logements destinés à la location. Les copropriétés sont plus neuves que les logements traditionnels et leurs propriétaires se sont montrés plus flexibles que les propriétaires-bailleurs. C’est en grande partie ce qui explique l’écart du taux d’inoccupation. De nombreux propriétaires d’appartements en copropriété dépendent du revenu locatif pour couvrir les coûts de financement. Ils ne peuvent donc pas tolérer de longues périodes d’inoccupation.
La proportion d’appartements en copropriété nouvellement achevés qui sont entrés sur le marché locatif a augmenté cette année. Elle a frôlé les récents sommets et poursuivi une tendance amorcée il y a 10 ans. Les logements existants qui ont été ajoutés au marché locatif se trouvaient principalement dans la ville de Vancouver. Les copropriétés neuves étaient quant à elles plus répandues dans les autres secteurs de la RMR. C’est sans doute à cause de la faiblesse du marché de la revente que les logements existants ont été offerts en location.
Nos renseignements sur le marché indiquent que la lenteur du marché de la vente sur plan d’appartements en copropriété aura une incidence sur les marchés locatifs. Les promoteurs font remarquer que certaines copropriétés en construction pourraient être converties en logements locatifs. Ils pourraient ainsi éviter d’absorber les coûts des logements invendus.
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