La financiarisation du logement

Le logement est généralement considéré comme un droit de la personne, car il offre une sécurité, un confort et un sentiment d’appartenance nécessaires. Bien qu’il s’agisse d’un bien essentiel, le logement est aussi un moyen de stocker et d’accumuler du patrimoine. Cette double nature existe depuis longtemps. Certaines personnes estiment toutefois que la recherche de rendement financier par le logement crée maintenant des obstacles à l’accès à des logements convenables et abordables.

Dans le cadre du laboratoire de solutions Financiarisation du logement, nous examinerons le concept de la financiarisation du logement. Nous explorerons également la façon dont il pourrait être lié à certains des défis en matière de logement au Canada. La première phase du laboratoire sera axée sur la compréhension du lien potentiel entre l’enjeu de la financiarisation et l’abordabilité du logement. La deuxième phase sera axée sur la confirmation des problèmes prioritaires afin d’élaborer des solutions.

Étendue du projet et résultats attendus

Arriver à une meilleure compréhension la financiarisation du logement

Au cours des dernières années, l’expression « financiarisation du logement » a fait son entrée dans le vocabulaire populaire. Ce terme a été inventé dans le milieu universitaire, mais il est maintenant utilisé beaucoup plus largement. Il reflète la conviction que l’évolution des marchés des finances et du logement a fait que le logement est désormais considéré comme un bien. Par conséquent, certaines personnes laissent entendre que la financiarisation est liée à la réduction de l’abordabilité du logement.

Pour atteindre l’objectif de logement de la Stratégie nationale sur le logement, il faut mieux comprendre la financiarisation du logement. Cela signifie qu’il faut également examiner comment les changements structurels des systèmes financiers de l’immobilier résidentiel au Canada influent sur l’abordabilité du logement. Le laboratoire de solutions Financiarisation du logement permettra de s’attaquer à ces défis avant d’élaborer, de mettre à l’essai et de mettre à l’échelle des solutions avec les parties prenantes.

Deux phases liées

Le laboratoire de solutions Financiarisation du logement prendra la forme d’un laboratoire d’innovation sociale qui réunira de multiples groupes diversifiés. Les participants et les participantes collaboreront pour d’abord comprendre et définir le problème, puis pour créer ensemble des solutions. Le laboratoire comporte en fait deux étapes liées : le microlaboratoire et le macrolaboratoire. Les résultats du microlaboratoire, qui se déroulera en premier, alimenteront le macrolaboratoire, qui suivra.

Dans le cadre du microlaboratoire, nous nous concentrerons sur la compréhension du lien potentiel entre l’enjeu de la financiarisation et l’abordabilité du logement. Nous nous appuierons sur un large éventail de points de vue provenant de l’ensemble de l’écosystème du logement canadien afin de définir le problème avec exactitude.

Le microlaboratoire comportera 3 composantes principales.

1. Recherche contextuelle : Elle comprendra une analyse documentaire et une analyse des statistiques historiques. Un groupe de parties prenantes participera à des entrevues semi-structurées. Il s’agit notamment de représentants et représentantes du gouvernement et du milieu universitaire, de promoteurs et de fournisseurs de logements sans but lucratif, et de responsables de fonds d’investissement et d’institutions financières. L’hypothèse initiale du laboratoire sera peaufinée en fonction de cette recherche.
2. Ateliers : Cesateliers comporteront 4 conversations avec les parties prenantes. Les participants et participantes seront invités à fournir de la rétroaction sur le travail accompli à ce stade. Ces commentaires aideront à valider les résultats de recherche, à peaufiner l’hypothèse et à acquérir une compréhension encore plus approfondie du problème.
3. Autres recherches : Il sera également nécessaire de continuellement solliciter des recherches et des points de vue supplémentaires sur le sujet. Il est notamment question de recueillir les points de vue d’autres parties prenantes qui ne pourraient pas participer aux ateliers en raison de la pandémie.

Les résultats du laboratoire, en particulier sa compréhension plus approfondie et plus équilibrée de la financiarisation du logement au Canada, éclaireront le macrolaboratoire.

Le macrolaboratoire

Le macrolaboratoire permettra de déterminer les problèmes prioritaires afin d’élaborer des solutions potentielles. De la collaboration entre la SCHL et d’autres partenaires du laboratoire naîtra une feuille de route nationale pour la mise en œuvre de ces solutions partout au Canada.

Le macrolaboratoire se déroulera en 6 phases :

1. La phase de définition permettra de confirmer les objectifs du projet, de définir les rôles et les responsabilités et de créer un plan de travail. La portée du laboratoire sera confirmée et les problèmes seront priorisés pour l’élaboration de solutions. Une stratégie de mobilisation des parties prenantes sera élaborée et un cadre pour le rapport final sera créé.
2. La phase de découverte permettra de mettre en place des chefs d’équipe, des projets et des volets de travail pour élaborer des solutions et des prototypes. Nous y cernerons les obstacles et les lacunes de la recherche liés aux problèmes et aux solutions choisis. Nous relèverons les solutions favorisant le changement, notamment au moyen d’un examen des pratiques exemplaires, des modèles, des incitatifs et des cadres internationaux.
3. La phase des solutions nous permettra de créer une longue liste d’idées et de domaines de solutions possibles à explorer. Les participants et les participantes aux laboratoires prendront part à des séances de remue-méninges. D’autres recherches seront effectuées au besoin, et davantage de personnes seront recrutées au besoin pour participer au laboratoire.
4. Pendant la phase de prototypage, les équipes de prototypage planifieront, élaboreront et mettront en œuvre des idées de solutions au moyen d’une série de séances de conception collaboratives. Les commentaires des parties prenantes seront recueillis sur les prototypes et seront testés et validés à plusieurs reprises avant d’être finalisés.
5. Pendant la phase de mise en œuvre, l’équipe du laboratoire travaillera avec la SCHL et les partenaires pour créer une feuille de route nationale. Les parties prenantes seront invitées à fournir leurs commentaires, qui seront intégrés à l’ébauche de la feuille de route. Nous préparerons et distribuerons des documents sur les activités du laboratoire, y compris des renseignements et des recommandations.
6. Le rapport final du projet sera créé à la phase du rapport final. Une stratégie de mobilisation des connaissances sera créée, et les dossiers du projet seront distribués et archivés.

Résultats

La phase finale du macrolaboratoire permettra de créer et de publier un rapport final comprenant des rapports financiers, des renseignements et des recommandations. Le macrolaboratoire permettra également de créer, de peaufiner et de publier une feuille de route pour la mise en œuvre des solutions du laboratoire à l’échelle nationale.