Richesse et inégalité dans le secteur du logement au Canada

Dans le cadre de ce laboratoire de solutions, l’équipe émet l’hypothèse que de nombreuses personnes au Canada sont piégées par leur croyance qu’elles doivent tout miser sur la propriété ou sont incitées à le faire par les politiques publiques. Elles agissent ainsi pour assurer leur avenir financier et s’enrichir. Cette croyance et cette invitation à suivre les politiques ont toutefois pour effet de renforcer la boucle de rétroaction dans le système du logement. Cela ne fait qu’accentuer l’écart croissant entre les prix des logements et la rémunération locale.

Le laboratoire intitulé La richesse et le problème de l’inégalité entre les générations dans le secteur du logement au Canada examinera ce problème et les trajectoires possibles pour rendre le logement abordable. Dans le cadre d’une série de consultations, l’équipe identifiera les politiques qui incitent la population canadienne à miser sur les prix élevés et croissants des logements. Ensuite, elle élaborera avec des partenaires, en tenant une série de groupes de travail, plusieurs solutions concrètes pour réduire cette croyance et cet effet incitatif.

Étendue du projet et résultats attendus

Attentes à l’égard des valeurs foncières élevées et croissantes

Au Canada, la population en général désire que la valeur des habitations demeure élevée ou même continue d’augmenter. Les politiques gouvernementales peuvent également encourager involontairement les ménages à compter sur la hausse des prix. Cela signifie que de nombreuses personnes au Canada sont incitées à assurer leur sécurité financière et leur richesse en comptant sur le fait que les prix des logements augmentent plus rapidement que les salaires.

De telles incitations renforcent toutefois les boucles de rétroaction dans le système du logement. Elles creusent alors l’écart entre les prix moyens des logements et la rémunération locale. En conséquence, les logements deviennent moins abordables et des inégalités de richesse se créent, notamment entre les propriétaires et les locataires. Cela entraîne également une inégalité entre les générations qui ont acheté des maisons il y a plusieurs décennies et la nouvelle génération qui entre sur le marché immobilier aujourd’hui.

Ces inégalités de richesse représentent d’importants obstacles à l’abordabilité pour les jeunes locataires, les aspirants propriétaires et les personnes de tout âge nouvellement arrivées au pays. Ces obstacles sont souvent particulièrement importants pour les Autochtones et les personnes de couleur au Canada.

Méthodologie

Le laboratoire se déroulera en trois phases :

• La phase de définition permettra de cerner le problème au moyen d’une première série de consultations. Les participants détermineront les domaines prioritaires à explorer, en se concentrant sur les effets incitatifs qui surviennent lorsque la valeur des logements augmente plus vite que les salaires.
• La phase de découverte et d’élaboration conjointe abordera le problème central du laboratoire en s’appuyant sur les connaissances acquises lors de la première phase. Elle se réalisera par le biais de deux flux d’activités, soit une série de dialogues et la création de groupes de travail sur les politiques.
• La série de dialogues réunira de petits groupes pour discuter des prix des logements et de l’objectif général de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Cet objectif est de faire en sorte que d’ici 2030, tout le monde au Canada pourra se payer un logement qui répond à ses besoins. Ces groupes discuteront de la possibilité d’une hausse, d’une stagnation ou d’une baisse des prix des logements au Canada pour atteindre l’objectif. Leurs idées guideront l’élaboration des feuilles de route stratégiques du laboratoire.
• Les groupes de travail sur les politiques examineront les politiques qui incitent la population canadienne à miser sur la valeur élevée et croissante des logements. Les groupes examineront trois catégories de politiques mises en évidence au cours de la phase de définition; ils en feront leurs priorités pour la suite du travail. Ces catégories sont les politiques monétaires et de prêt, les politiques fiscales et les politiques de protection.
• La phase de prototypage implique que les groupes de travail sur les politiques élaborent ensemble et affinent trois solutions concrètes pour les politiques qui ont été classées par ordre de priorité lors de la phase précédente. Ces solutions aideront la population canadienne à se défaire de sa croyance qu’il faut tout miser sur la valeur élevée et croissante des logements. Les participants au laboratoire seront invités à fournir une rétroaction sur les solutions stratégiques au fur et à mesure qu’elles seront prototypées et affinées.

Guider la mise en œuvre des prototypes de politiques

Un rapport final sera créé à la fin du laboratoire. Il comprendra un énoncé du problème et un exposé infographique des politiques décrivant des prototypes de solutions stratégiques Il comprendra également une feuille de route sur les prochaines étapes potentielles à prendre en compte par toutes les parties prenantes. Il n'y a aucune obligation pour un gouvernement d'adopter les solutions proposées.