Notes d’allocution pour Romy Bowers, Présidente et premiere dirigeante, Société canadienne d’hypothèques et de logement
Ottawa (Ontario)
Seul le texte prononcé fait foi
C’est un plaisir de participer une fois de plus à ce symposium, cette fois en personne, sur le territoire traditionnel non cédé de la nation algonquine Anishinabeg.
C’est une période de l’année où ces terres sont particulièrement belles, et je suis reconnaissante envers leurs gardiens ancestraux.
Je tiens à remercier les membres du Cercle consultatif, des experts et militants profondément dévoués provenant des quatre coins du Canada, qui ont rendu cet évènement possible.
Je tiens également à remercier toutes les personnes ici présentes de leur participation, en particulier celles d’entre vous qui sont venues de loin. Je suis heureuse de cette occasion d’écouter ce que vous avez à dire, d’apprendre de vous et de poursuivre la conversation.
Je vais commencer par vous donner un aperçu du marché de l’habitation de mon point de vue et une mise à jour sur ce que nous faisons à la SCHL. Je me ferai ensuite un plaisir de répondre à vos questions.
Depuis le symposium de l’an dernier, le coût de la vie et les loyers ont continué d’augmenter.
De plus en plus de gens ont du mal à joindre les deux bouts et à se loger.
L’itinérance dans nos villes a explosé et devient un problème croissant dans les petites villes et les régions rurales.
Malheureusement, les femmes et les enfants continuent d’être touchés de façon disproportionnée.
Pourtant, même en ces temps difficiles, des changements positifs se produisent.
Le gouvernement fédéral a reconnu la gravité de la crise du logement au Canada et en a fait une priorité absolue. Il a mis davantage l’accent sur le logement et a nommé un nouveau ministre pour diriger ce dossier.
D’après mes conversations avec le ministre Fraser, il comprend clairement que la lutte contre l’itinérance et l’investissement dans le logement sans but lucratif doivent être prioritaires.
Nous observons également une approche du logement plus déterminée de la part de l’ensemble du gouvernement. À la SCHL, nous travaillons maintenant plus étroitement avec Infrastructure Canada, et nous constatons que d’autres ministères fédéraux tiennent davantage compte du logement dans leurs décisions stratégiques.
Je suis optimiste dans le fait que ces initiatives amplifieront l’élan en faveur du logement et de la lutte contre l’itinérance. Un plus grand nombre de logements sans but lucratif devraient être construits à proximité des services sur lesquels comptent les femmes et leur famille : transports en commun, écoles, cliniques et autres services communautaires.
Récemment, de nouvelles mesures ont été annoncées qui créeront davantage de ces logements dont nous avons grandement besoin.
Le nouveau Fonds pour accélérer la construction de logements du gouvernement aidera les villes à réduire les formalités administratives et à construire plus de logements plus rapidement, encore une fois en mettant l’accent sur le logement abordable.
L’exonération de la TPS et le déblocage de fonds par l’entremise des Obligations hypothécaires du Canada favoriseront la construction de logements destinés à la location dans le secteur sans but lucratif et le secteur des logements du marché.
Ces mesures s’ajoutent à d’autres qui sont déjà en place et qui ont déjà une incidence, comme la Stratégie nationale sur le logement.
À la SCHL, nous continuons d’offrir des programmes clés de la Stratégie nationale sur le logement qui accordent la priorité aux femmes et aux enfants. Ces programmes ont mené à des projets comme :
- la construction de logements de transition à Stephenville, construits par le Newfoundland Aboriginal Women’s Network, et la rénovation de Monarch Place et de Chrysalis Place, deux immeubles destinés aux femmes et aux enfants fuyant des situations de violence à New Westminster, en Colombie-Britannique – tous des projets rendus possibles par le Fonds national de co-investissement pour le logement;
- le projet Chez Doris, qui vise la construction d’une maison de chambres pour femmes en difficulté à Montréal, rendu possible par l’Initiative pour la création rapide de logements;
- les 12 nouvelles maisons d’hébergement, qui créeront plus de 200 lits et maisons de transition dans des collectivités de l’Ontario, du Manitoba, de l’Alberta et de la Colombie-Britannique, grâce à l’Initiative de maisons d’hébergement et de logements de transition pour femmes et enfants.
Mais, comme nous l’avons vu, la Stratégie nationale sur le logement ne suffit pas. Pour changer les choses, le Canada doit s’attaquer aux problèmes systémiques plus vastes qui mènent les femmes à l’itinérance et à la précarité du logement.
Chaque fois que je rencontre des parties prenantes, de l’ensemble des ordres de gouvernement et de tous les secteurs, je souligne toujours que l’amélioration des résultats en matière de logement est liée à des services de soutien social plus efficaces, tant au niveau des prestations directes que des services globaux.
Je continue de souligner que nous devons nous attaquer aux obstacles systémiques auxquels font face les femmes autochtones et les femmes d’autres communautés vulnérables.
Nous travaillons dur pour mener les recherches et collecter les données dont nous avons besoin pour éliminer ces obstacles. Mais nous contribuons également à faire valoir les besoins en faisant connaître des histoires comme les vôtres.
Entre-temps, nous continuons de participer aux travaux d’élaboration conjointe de la Stratégie sur le logement des Autochtones en milieux urbain, rural et nordique, en collaboration avec nos partenaires autochtones et d’autres partenaires fédéraux, comme Services aux Autochtones Canada.
Parallèlement, la SCHL élabore son plan d’action pour la réconciliation, qui orientera notre travail alors que nous continuons de renforcer et d’élargir les partenariats avec les populations autochtones. Nous souhaitons travailler en étroite collaboration avec nos partenaires autochtones pour mener la transformation du système de logement qui est nécessaire pour corriger les inégalités qui persistent aujourd’hui.
Tout le travail que j’ai décrit a bénéficié des commentaires de personnes ayant des expériences vécues et de celles qui connaissent leurs besoins uniques.
Recueillir ces données et vos précieux commentaires est précisément le but de cet évènement.
Donc, à ce stade, je souhaite vous entendre, et je sais que vous avez des questions à me poser. Poursuivons cette conversation fondamentale sur la façon dont nous pouvons améliorer les conditions de logement, et donc l'avenir, des femmes et des enfants partout au pays.