EN BREF
- Dale Matheson, une dame âgée, a été expulsée de son logement pendant un hiver à Yellowknife et s’est retrouvée seule et en situation d’itinérance.
- Au pavillon Aven, Dale a retrouvé le style de vie bienveillant et familial dont elle se souvenait de son enfance.
- Daryl Dolynny, président et premier dirigeant d’AVENS, affirme que la communauté et une définition élargie du terme « logement » ont été essentielles à la conception du pavillon.
- Le pavillon Aven compte 102 logements et comprend des espaces collectifs, des aires de mieux-être et une salle de couture, conçue par la mère de Daryl.
- Le pavillon est le plus récent ajout au campus AVENS pour personnes âgées, un ensemble résidentiel du Nord unique en son genre qui offre une variété d’options de logements, de services et de soins.
Lorsque Dale Matheson a entendu parler pour la première fois du pavillon Aven à Yellowknife, elle était en situation d’itinérance.
C’était en février, et il faisait moins 40 degrés. Elle avait été expulsée de son logement et n’avait nulle part où aller. Une personne l’a accueillie pendant quelques nuits, puis elle s'est retrouvée chez les parents d’un ami.
« Je n’avais littéralement nulle part où vivre. Obtenir un logement ici était comme un cadeau de Dieu. »
Maintenant, elle est fière de dire qu’elle habite au pavillon. En tant que personne ayant une déficience visuelle, Dale a obtenu un logement accessible, ce qui lui permettra de vieillir chez elle. Dans ce lieu, elle a trouvé la sécurité et d’abord et avant tout, une communauté.
« Pour moi, c’était la liberté », dit-elle.

Élargir la définition de « logement »
Le pavillon Aven — une communauté pour les personnes âgées offre des appartements modernes abordables ainsi que des services et commodités qui aident les personnes âgées à vieillir chez elles.
Au cœur de Yellowknife, cet ensemble résidentiel est le résultat d’années d’efforts, de collaboration et de détermination, en particulier du président et premier dirigeant d’AVENS, Daryl Dolynny.
Daryl a commencé sa carrière dans le secteur des soins de santé en tant que pharmacien. Il a ensuite été élu au gouvernement territorial à titre de député à l’Assemblée législative. Il a souvent travaillé avec des personnes âgées, mais il n’a jamais eu l’impression qu’il pouvait influencer les résultats comme il le voulait.
Lorsqu’il s’est joint à l’équipe d’AVENS pour créer le pavillon, il savait qu’il ne pouvait pas s’agir d’une résidence pour personnes âgées comme les autres.
On ne sait jamais quand sa vie peut changer. AVENS est un endroit sûr, et c’est chez moi.
Le campus AVENS de 10 acres comprenait déjà Aven Court and Ridge, pour la vie autonome, et Aven Manor and Cottages, pour les soins de longue durée. Mais l’équipe devait combler une lacune — un établissement pour les personnes âgées qui n’ont pas besoin de soins de longue durée, mais qui ont quand même besoin de certains services de soutien pour continuer à vivre de façon autonome.
« Grâce à ce que nous construisions, nous éliminions des obstacles qui n’avaient jamais été enlevés ici, dans le Nord – le concept d’une communauté au sein d’une communauté », affirme Daryl.
Pour lui, le sentiment d’appartenance à la communauté est au cœur du projet.

Le pavillon ajoute 102 logements abordables pour les personnes âgées de Yellowknife. L’immeuble offre aux résidents un espace qui leur est propre, mais il est aussi conçu pour encourager la socialisation et la collaboration dans les aires communes.
« Votre chez-soi n’est pas seulement la chambre dans laquelle vous vivez, avec votre lit et votre table de cuisine. L’ensemble de l’immeuble constitue votre chez-soi. Et tout ce que nous avons est un prolongement de votre espace personnel. »
Ce n’était pas un projet facile. La construction du pavillon a commencé juste avant la pandémie et a connu son lot de difficultés. Qu’il s’agisse de la hausse vertigineuse des coûts des matériaux, de la pénurie dans la chaîne d’approvisionnement, des feux de forêt de 2023 ou de l’évacuation de la main-d’œuvre.
« C’était une période angoissante, car, encore une fois, nous avions beaucoup investi à ce moment-là », souligne Daryl.

Les consultations inspirent la conception communautaire
Malgré les revers, le pavillon a ouvert ses portes à la fin de 2024 et est maintenant plein. Près de la moitié des résidents sont des Autochtones, ce qui reflète la communauté élargie de Yellowknife. Selon Daryl, le logement permet de soutenir deux groupes démographiques en même temps.
Daryl attribue une grande partie du succès du projet aux consultations avec la communauté de Yellowknife. Les gens ont soumis des suggestions pour les salles communautaires. Plusieurs ont demandé une salle de couture, un lieu bien spécial pour Daryl.
En effet, sa mère est une couturière passionnée. Il lui a d’ailleurs demandé si elle pouvait enseigner aux gens comment utiliser les machines. Selon Daryl, sa mère est grandement responsable du succès de la salle de couture. « Elle a joué un rôle important, affirme-t-il. Je n’aurais pas pu penser à une meilleure personne [pour concevoir la salle]. »
Votre chez-soi n’est pas seulement la chambre dans laquelle vous vivez, avec votre lit et votre table de cuisine. L’ensemble de l’immeuble constitue votre chez-soi. Et tout ce que nous avons est un prolongement de votre espace personnel.
Cette salle n’est qu’une partie de l’ensemble de l’immeuble et du campus. On y trouve des espaces communautaires, des aires de mieux-être, un programme d’abonnement aux repas et bientôt des services de nettoyage et de buanderie.
Daryl affirme que tous ces services permettront aux personnes âgées de vivre chez elles plus longtemps, avec plus de respect et de dignité, ce qui leur évitera d’avoir à fréquenter prématurément des établissements de soins de longue durée.
Vie de famille
Pour Dale, le déménagement lui a fait découvrir une toute nouvelle communauté. L’autre jour, elle a cuisiné du saumon pour quatre autres personnes de son étage.
« J’ai grandi dans une famille nombreuse, alors je ne sais pas comment cuisiner pour une seule personne. De plus, c’est une question de partage, n’est-ce pas? »
Comme elle vient d’une famille de 10 enfants, l’esprit communautaire lui convient.
Que vous soyez sur un grand marché, un petit marché, ou encore dans une région très éloignée du Canada, comme ici, vous pouvez quand même réaliser des projets. Si vous avez une idée, entourez-vous de bonnes personnes.
« Vous rencontrez des gens de partout. Ne serait-ce que les liens que je tisse avec des personnes que je n’aurais jamais pensé rencontrer… quand je vivais seule. »
Trouver sa place au pavillon est l’une des meilleures choses qui lui soient arrivées depuis longtemps.
« On ne sait jamais quand sa vie peut changer. AVENS est un endroit sûr, et c’est chez moi. »
Le tissu AVENS
Daryl espère que cet endroit, cette communauté, sera reproduit
« Que vous soyez sur un grand marché, un petit marché, ou encore dans une région très éloignée du Canada, comme ici, vous pouvez quand même réaliser des projets. Si vous avez une idée, entourez-vous de bonnes personnes.
Il suffit que quelqu’un prenne une aiguille à coudre et couse toutes les pièces ensemble pour qu’on travaille tous sur un seul morceau de tissu », ajoute-t-il en faisant allusion à sa mère, qui est couturière.
Aujourd’hui, lorsqu’il marche dans les couloirs du pavillon, il ressent encore des frissons à entendre les exclamations admiratives des nouveaux résidents.
« C’est une source de motivation. Je peux me dire que nous avons fait ce qu’il fallait. »
FAITS SAILLANTS
- Le pavillon Aven a été soutenu par le Fonds national de co-investissement pour le logement.
- Le pavillon compte 102 logements, dont 92 logements d’une chambre (28 sans obstacles) et 10 logements de deux chambres.
- Le pavillon est le tout dernier ajout au campus Avens, qui comprend 29 lits de soins de longue durée et 28 lits de soins pour les personnes vivant avec la démence, ainsi que 32 unités pour personnes autonomes.