Les numéros de Recherche en action en question donnent une vue
  d’ensemble des défis du système canadien du logement. De plus, ils
  fournissent des recommandations ciblées pour améliorer les politiques et les
  mécanismes de soutien.
  1. Recherche sur les transitions : campements, hôtels et coopératives
  La recherche sur les transitions de la SCHL a fourni de précieux
  renseignements sur la façon dont les gens passent d’un type
  d’hébergement à un autre, par exemple :
  - les campements de personnes en situation d’itinérance;
 
  - les hôtels de transition pour personnes réfugiées;
 
  - les coopératives d’habitation.
 
  L’étude en question porte sur ces transitions plutôt que sur le passage
  de la location à l’accession à la propriété, qui est généralement
  l’axe sur lequel on se concentre. L’objectif est de comprendre la
  place qu’ont ces différentes expériences de logement dans un contexte
  élargi et d’aider à façonner les futures politiques sur le logement.
  L’étude s’est appuyée à la fois sur des analyses documentaires et
  des entretiens. Ainsi, on a pu explorer la manière dont les personnes
  transitent entre ces 3 types d’hébergement. On a constaté que le
  modèle traditionnel suppose souvent que les gens passent directement de la
  maison d’hébergement au logement hors marché, au logement du marché,
  puis à la propriété.
  Cependant, la réalité est plus complexe. Les parcours dans le système de
  logement peuvent varier de manière considérable en raison des situations et
  des obstacles personnels. On remet donc en question l’idée d’une
  transition simple et linéaire dans le continuum du logement.
  La recherche sur chaque type d’hébergement montre les différentes
  trajectoires :
  - 
    Les personnes vivant dans des campements – celles qui ont été évincées
    du marché locatif ainsi que les personnes en situation d’itinérance
    chronique – ont beaucoup de mal à accéder à un logement locatif stable.
    Elles pourraient aussi préférer les campements aux maisons
    d’hébergement d’urgence.
  
 
  - 
    Les personnes réfugiées prises en charge par le gouvernement qui séjournent
    dans des hôtels de transition doivent souvent y rester longtemps faute
    d’accès à un logement permanent et à des services d’aide.
  
 
  - 
    Les coopératives d’habitation sont souvent perçues comme une option de
    logement finale. Elles sont dotées d’un processus de demande
    concurrentiel et opaque. En outre, elles accueillent des groupes diversifiés
    de résidents.
  
 
  La recherche a permis de cerner plusieurs points à améliorer dans les
  politiques sur le logement. Elle fait ressortir la nécessité de disposer de
  meilleures données sur les transitions des institutions vers le logement et de
  concevoir des logements adaptables. Les recommandations comprennent ce qui
  suit :
  - investir dans la prévention de l’itinérance;
 
  - rehausser le soutien aux personnes réfugiées;
 
  - améliorer le processus de demande pour les coopératives.
 
  La recherche suggère aussi de changer le modèle du continuum du logement pour
  mettre davantage l’accent sur la stabilité plutôt que sur
  l’accession à la propriété seulement. De récents programmes fédéraux,
  comme l’Allocation canadienne pour le logement et le Fonds pour le
  logement abordable, visent à s’attaquer à ces problèmes et à favoriser
  des solutions de logement stable.
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  2. Cadre des obstacles systémiques : comprendre les obstacles à
  l’accès au logement et à la conservation d’un logement dans le
  système de logement canadien
  Une récente étude de la SCHL a permis d’élaborer un nouveau cadre pour
  comprendre les obstacles qui nuisent à l’accès au système canadien de
  logement et à la stabilité au sein de ce système. Cette recherche a porté sur
  les interactions entre les différentes parties du système de logement et a
  permis de déterminer les principaux groupes affrontant des obstacles
  multiples. L’objectif est de contribuer à l’amélioration des
  politiques et des programmes qui visent à lever les obstacles à l’accès
  au logement et à la conservation d’un logement.
  L’étude comprenait l’examen de la documentation existante,
  l’analyse de données et la tenue de groupes de discussion avec
  35 spécialistes de divers domaines du logement. Les chercheurs ont
  constaté que les enjeux se recoupaient souvent entre les systèmes financiers
  et la production de logements. Des problèmes comme les retards de financement
  et les difficultés de planification municipale contribuent à la pénurie de
  logements abordables. Les problèmes financiers et les écarts de revenus
  rendent encore plus difficile la recherche d’un logement abordable et
  stable pour les ménages à faibles revenus et les bénéficiaires de subventions.
  L’étude souligne que certains groupes se heurtent à des obstacles
  majeurs. Les ménages à faible revenu, les personnes handicapées et les
  nouveaux arrivants racisés ont souvent de la difficulté à trouver un logement
  et à le conserver. La discrimination sur le marché locatif et dans le secteur
  du logement social aggrave ces problèmes. De plus, les subventions au revenu
  sont souvent insuffisantes pour couvrir les coûts de logement, ce qui pousse
  les gens à se tourner vers des marchés locatifs concurrentiels et parfois
  injustes.
  La recherche indique que des sujets nécessitent une étude approfondie. Il
  s’agit par exemple de l’incidence de l’offre de logements
  sur la discrimination et des besoins particuliers des différents groupes de
  nouveaux arrivants. Le nouveau cadre peut aider à éliminer les obstacles
  systémiques et encourager la recherche de solutions efficaces. Il est
  recommandé aux décideurs de se fonder sur ces constatations pour améliorer les
  politiques et les programmes en matière de logement. Cette initiative
  permettrait d’accroître la stabilité et de réduire les inégalités.
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